Un peu d’histoire pour commencer…
A l’origine de cette demeure historique, une ville fortifiée, Joyeuse, appartenant aux ducs de Joyeuse, et qui obtiennent pour leur ville une double enceinte fortifiée : c’est sur cette enceinte que sera bâtie la maison, comme le prouvent les meurtrières et l’arcade de la porte fortifiée annexée par la maison lors de son extension dans les siècles qui suivent.
La demeure appartient à la famille des Allamel, notaires, qui s’unissent à la famille des Bournet, vieille noblesse ardéchoise attestée pendant les Croisades, pour former les Allamel de Bournet. Cette alliance féconde permettra la reconstruction et l’embellisement dans le style XVIIIème siècle de cette belle demeure.
La maison devient leur lieu de séjour l’hiver en ville. Les Allamel de Bournet, propriétaires de vastes et belles terres aujourd’hui près de Grospierres, ont alors une grande influence sur la vie politique de Joyeuse.
A la révolution, M. d’Allamel de Bournet, jouissant d’une grande popularité, bien que considéré aristocrate, réussit à être élu « syndic du Tanargue », poste de représentant important dans la nouvelle République, et apparaît comme un modéré réceptif aux meilleurs aspects de la Révolution, désireux de pousser Joyeuse pour devenir la préfecture du département. Toutefois, la Terreur arrive avec ses règlements de comptes, et, bien que réfugié à Lyon, il est rattrapé et exécuté. Son fils l’est aussi !
Les Allamel de Bournet continueront à soutenir de nombreuses initiatives caritatives dont l’ancien hôpital de Joyeuse, visible depuis l’hôtel particulier, et une école, qui se tiendra dans l’hôtel jusque dans les années 1960. La famille se développera désormais autour de Grospierres jusqu’à la vente du bien dans les années 1990. En particulier, la vente de l’hôtel particulier a permis d’accélérer le développement du Domaine de Bournet : ne manquez pas de goûter le vin d’Olivier et Ysaline (nous avons un petit faible pour la cuvée Chris et les bouteilles du Nombre d’or… Le rosé est particulièrement agréable aussi… hum, bref) !
L’hôtel particulier, adossé vraisemblablement à la deuxième enceinte médiévale qui caractérisait la ville forte de Joyeuse (notamment l’arcade visible à droite du bâtiment), remonte sous sa forme d’aujourd’hui à la première moitié du XVIIIème siècle, comme en attestent des plaques de cheminées, la façon du fer forgé ou les serrures d’époque. Bien qu’ayant perdu une partie de ses décorations, le plan d’époque, les volumes et une grande partie des menuiseries sont restés intacts pour notre plus grand plaisir.
En particulier, la façade côté place de la Peyre est spectaculaire en déployant au total 7 fenêtres d’époque sur l’ensemble du bâtiment (vous pouvez le voir en montant sur les marches de la maison en face, en prenant soin de saluer nos charmants voisins au passage !), avec une très belle terrasse d’angle qui donne sur la place principale du village. En l’acquérant en 2009, nous avons cherché à conserver et commencer la reconstitution de l’esprit des lieux. C’est un travail de longue haleine mais petit à petit, nous avançons…